jueves, 6 de octubre de 2011

ONU- LE MAROC RECOIT UN FORT APPUI DE LA PART DES PÉTITIONNAIRES SUR LA QUESTION DU SAHARA

La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a poursuivi cet après-midi l’audition des pétitionnaires sur la situation au Sahara occidental. Si les positions des 33 pétitionnaires qui se sont exprimés au nom du peuple sahraoui ont souligné les divergences de vues concernant le Sahara occidental, tous en revanche ont souhaité qu’une solution rapide et pérenne soit trouvée à la question du statut du territoire, avec le soutien de l’ONU.
M. BABA AHL MAYARA, de la Ligue des défenseurs des droits de l’homme au Sahara, a affirmé que personne ne remettait en question les progrès du Maroc en matière de droits de l’homme, particulièrement ces 10 dernières années. L’un des chantiers les plus importants a été la création d’un organe de justice et de réconciliation, pilier d’une société qui respecte les droits et les devoirs de chacun, a-t-il dit, estimant que beaucoup avait été fait pour les femmes et pour créer une culture des droits de l’homme dans le pays. Le Maroc n’aurait pu faire cela sans une grande prise de conscience qui a amené à la création d’un Conseil national des droits de l’homme, organisation indépendante qui peut saisir l’autorité judiciaire, et d’un Bureau du Médiateur, qui peut ouvrir des enquêtes. En outre, la nouvelle Constitution renforce l’état de droit dans le pays, a-t-il assuré.
M. SIDI AHMED AKMACH, Cheikh de tribu (Laâyoune), a déclaré qu’il vivait dans une zone où chacun pouvait exercer ses droits et obtenir un passeport, même en ayant des idées séparatistes. Je me demande comment les dirigeants séparatistes peuvent dire que le Front Polisario est le seul représentant du peuple sahraoui, a-t-il dit, accusant le Front de « jouer le jeu des services secrets algériens » Pour nous, la question du Sahara occidental est très simple: le territoire n’a jamais eu une autre nationalité que marocaine et ses habitants ont toujours respecté leur allégeance au Maroc, a-t-il ajouté. L’Algérie peut choisir le type de diplomatie qu’elle souhaite, a-t-il enfin dit, « mais si elle souhaite appuyer le droit à l’autodétermination, alors elle peut accorder ce droit à la Kabylie ou à sa population touareg ».
M. ERIK JENSEN, Ancien Représentant spécial par intérim du Secrétaire général au Sahara occidental de 1993 à 1998, a déploré qu’il n’y ait aucun élément nouveau permettant de sortir de l’impasse qui caractérise la situation au Sahara occidental. Le Front Polisario a refusé d’étudier toute proposition qui ne mène pas à l’indépendance, a-t-il regretté, avant d’estimer que les évènements dans le monde arabe montraient que les peuples de la région souhaitaient avant tout des libertés individuelles et collectives plus grandes, ce à quoi la réforme constitutionnelle lancée par le roi Mohammed VI pourra répondre, en facilitant les négociations. Un certain degré d’autonomie est la solution la plus réaliste, a-t-il souligné, et une solution à la question du Sahara Occidental permettrait d’améliorer la situation dans le Grand Maghreb dans son ensemble.
M. ROMAN LOPEZ VILLICAŇA, Professeur d’université, a mis l’accent sur le projet de régionalisation proposé par le Maroc et réitéré par le roi du Maroc en 2008. Ce projet, a-t-il dit, permettrait aux habitants et aux enfants sahraouis de gérer leurs affaires locales démocratiquement dans le cadre d’un système de régionalisation avancé. Il a ajouté que ce plan permettrait également à la population locale de se présenter aux élections, et aux femmes d’obtenir le droit de vote. Dans le cadre de ce projet, les provinces du Sud deviendront trois régions administratives, a expliqué le pétitionnaire, rappelant que la grande majorité des Sahraouis est marocaine. Il a appelé la Quatrième Commission à recenser la population de Tindouf et à respecter la volonté du peuple sahraoui. La proposition du Maroc est sérieuse et crédible, a-t-il conclu.
M. TEGU SANTOSA, de l’Université islamique d’Indonésie, a estimé que le Maroc était un Etat libre et démocratique. Au Sahara occidental, le Gouvernement marocain s’est attelé à assurer les conditions de la prospérité pour les habitants sahraouis, assurant que les plages du Sahara occidental sont pleines d’habitants heureux, là où des photographies de la période d’avant 1975 montrent des ports vides, a dit M. Santosa. J’ai vu comment les gens sont allés massivement voter pour la nouvelle Constitution du Maroc, a-t-il assuré, estimant que cette dernière constituait une importante avancée démocratique. En outre, il a assuré que des anciens habitants des camps de Tindouf lui avaient raconté qu’ils ne pouvaient y circuler librement. Un ancien du Front Polisario qui a défendu la solution d’une autonomie spéciale pour le Sahara occidental a été arrêté et vit aujourd’hui en exil en Mauritanie, a-t-il dénoncé. L’autonomie spéciale offerte par le Maroc est le résultat de la démocratie marocaine, « là où l’autre partie ne fait preuve d’aucune démocratie et ne considère que deux options: gagner ou perdre », a-t-il conclu.
M. ALVARO LONGORIA, Réalisateur de cinéma, a estimé que la Quatrième Commission de l’ONU était probablement le dernier endroit au monde où les Sahraouis ont toujours la parole. Il a regretté que des familles sahraouies soient toujours séparées depuis plus de 35 ans et que les organisations des droits de l’homme ne puissent accéder aux camps de réfugiés sahraouis.
M. FERNANDO OLIVAN LOPEZ, Professeur de droit, a mis l’accent sur le plan de régionalisation avancé, proposé par le Maroc. C’est, a-t-il dit, une proposition d’une très grande portée. Ce plan est fondé sur les principes de démocratie, du développement et de la responsabilité et prévoit 12 régions, dont certaines au Sahara occidental, a dit M. Lopez. Pour lui, « le vieux principe de souveraineté est périmé ». L’initiative d’autonomie, associée au processus de régionalisation, ouvre une nouvelle piste qu’il faut exploiter, a jugé le pétitionnaire. « Le Maroc a commencé le processus et a changé sa propre constitution, cela nous montre qu’il y a dans ce plan une opportunité de paix », a-t-il conclu.
Mme ANNA MARIA CERVONE, de l’Internationale des femmes démocrates chrétiennes, s’est dite « stupéfaite » par la durée du conflit au Sahara occidental, un conflit qu’elle a jugé « artificiel ». Elle a rappelé les dangers de la persistance de ce conflit en plein cœur de l’Afrique du Nord, avec la circulation d’armes sans contrôle. Le projet d’autonomie proposé par le Maroc constitue la solution idoine et peut permettre la réconciliation avec l’Algérie, a-t-elle assuré, appelant les dirigeants marocains et algériens à travailler ensemble pour parvenir à la réouverture des frontières. Ainsi, l’intelligence et le bon sens finiront par triompher, a-t-elle assuré, regrettant qu’à chaque fois que le Maroc faisait une avancée, ses ennemis cherchaient à faire parler d’eux par la violence.
M. DAVID ERIKSSON, de l’organisation « Sécurité et développement humain », a assuré que contrairement à ce qui est dit parfois, le Maroc consacrait de nombreux investissements et des ressources importantes au Sahara occidental et à la gestion des ressources naturelles de la région, notamment la pêche et les phosphates. En outre, la région est plus avancée en matière d’éducation et de santé que la moyenne nationale, a-t-il dit.
Mme MAIMOUNA ESSAYED, de la Commune rurale de Tichla, a évoqué la situation dans le camp de Tindouf, dénonçant des atteintes massives aux droits de l’homme dans ce camp « où la seule règle de droit est l’extrémisme ». Elle a lancé un appel à l’opinion publique pour sauver la population de ces camps et demandé que les Nations Unies prennent position. Les Sahraouis en ont assez de lancer des appels aux organisations internationales, a-t-elle dit, estimant que « si le camp de Tindouf était fermé par l’Algérie », « c’était en raison de la peur que le monde ne réalise ce qui s’y passe.
M. SYDNEY S. ASSOR, du « Surrey Three Faiths Forum », a regretté que « l’aide fournie par les Nations Unies n’arrive pas dans les camps de réfugiées sahraouis » et a demandé à l’ONU de poursuivre son engagement. Par ailleurs, il a regretté que certains pétitionnaires osent comparer la situation au Sahara occidental avec la situation prévalant dans d’autres pays du monde. Le Royaume du Maroc, a-t-il conclu, n’a pas attendu le printemps arabe pour changer sa constitution.
Mme JANE BAHAIJOUB, de « Family Protection », a souhaité que des recensements des populations réfugiés dans les camps sahraouis soient organisés et que les organisations humanitaires puissent intégrer ces camps. Elle a rappelé que les familles sahraouies sont toujours séparées, les enfants parfois envoyés à l’étranger, et que la circulation des réfugiés est limitée. « Des prisonniers de guerre ont été détenus pendant plus de 15 ans dans les prisons du camp de Tindouf », a-t-elle ajouté. Elle s’est demandé les raisons pour lesquelles le Front Polisario n’autorisait pas l’accès aux camps, le recensement des réfugiés ou le droit de vote des occupants. Elle a regretté que le référendum soit qualifié d’impossible et l’indépendance irréaliste. « Pour les réfugiés dans les camps, la proposition du Maroc pour l’autonomie est la seule solution viable et raisonnable », a-t-elle conclu.
Parlant « en tant que juif allemand vivant en Argentine », M. PEDRO BRIEGER, Sociologiste et journaliste, a indiqué connaître le sentiment d’expulsion. Il a ajouté s’être rendu à maintes reprises dans les camps de réfugiés en Algérie et a regretté que les personnes qui vivent dans ces camps ne puissent décider librement de leur avenir.
M. RAFAEL ESPARZA MACHIN, de l’Université de las Palmas des Grandes Canaries, a rappelé les changements qui se produisaient chez les voisins de l’Algérie, que ce soit au Maroc ou en Tunisie. Le Maroc a poursuivi des réformes importantes, notamment celle du Code de la famille, et a adopté une Constitution qui le placera au même rang que les démocraties du Nord de l’Europe, a-t-il estimé, plaidant pour l’unité du Maghreb et un dialogue constructif entre le Maroc et l’Algérie.
Mme ZHARA CHAGAF, de l’organisation « Sahara pour la paix », a assuré que le Maroc avait beaucoup avancé dans l’intégration des femmes. Les femmes sahraouies ont grandement profité de cette évolution et ont une place éminente dans la société, sans confrontation ou discrimination entre les sexes, a-t-elle insisté, notant que « nombre d’entre elles avaient pu bénéficier d’une éducation, y compris universitaire ». Sur le plan politique, elles participent à toutes les élections, en tant que votantes et candidates, et il y a cinq parlementaires femmes sahraouies au Parlement marocain actuellement. Tout cela n’aurait pas été possible sans les investissements du Maroc au Sahara, a-t-elle assuré.
Mme TANYA WARBURG, de « Freedom for All », a rappelé que les récents soulèvements intervenus en Tunisie, en Égypte et en Libye ont témoigné de la volonté de certains peuples d’obtenir leur liberté et un gouvernement démocratique. Selon elle, « cela contraste avec la répression qui sévit dans le camp de Tindouf », cela depuis plus de 35 ans. À Tindouf, les conventions des Nations Unies signées et ratifiées par l’Algérie, qui abrite les camps, sont ignorées, a-t-elle déploré. La pétitionnaire a appuyé le Plan d’autonomie du Sahara, proposé par le Maroc « et qui a été décrit par le Conseil de sécurité comme sérieux et crédible.
M. PANAGIOTIS THEODORAKIDIS, général retraité de l’Armée hellénique, a partagé son expérience en tant qu’Observateur au sein de la Mission des Nations Unies au Sahara occidental. Il s’est inquiété de l’évolution de la situation au Sahel, « infesté par des groupes armés et terroristes, ainsi que de mercenaires, et en passe de devenir un nouvel Afghanistan ». Il a décrit une population frustrée dans les camps de Tindouf, lassée des promesses du Front Polisario, particulièrement vulnérable au recrutement dans des groupes armés. « Ǎ cet égard, le Maroc est garant de la paix et de la sécurité dans la région, y compris dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il assuré.
M. SALEK RAHAL, Journaliste, a accusé les dirigeants algériens d’avoir pour objectif d’affaiblir le Maroc afin d’être la principale puissance de la région, utilisant le Sahara occidental « comme la pierre dans la chaussure » de son voisin. « L’obsession extravagante et la folie des grandeurs de l’Algérie ont causé des problèmes aux pays du Maghreb depuis des dizaines d’années », a-t-il estimé, évoquant une situation « tragique » dans les camps de Tindouf. Il a appelé le Gouvernement algérien à cesser ses dépenses militaires et à les réorienter au profit du développement de son peuple, et réaffirmé que le Sahara occidental « avait toujours été une partie intégrante du Maroc.
M. SHOJI MATSUMOTO, Professeur à l’Université Sapporo Gakuin, a estimé que le printemps arabe avait mis au jour l’instabilité dans le monde arabe, notamment « en raison de l’utilisation de groupes armés et de mercenaires dans le conflit libyen ». Malheureusement, le mouvement Polisario a été au premier plan dans cet environnement et a accentué ses activités suspectes en Libye, mais aussi en Mauritanie et au Maroc », a-t-il déploré. Concernant le statut juridique du Sahara occidental, « il a été réglé par l’Accord de Madrid et ceux qui appellent au droit à l’autodétermination n’ont pas de base juridique », a-t-il dit, estimant que « l’Algérie était coresponsable des actions du Front Polisario puisqu’elle le contrôle.
M. MOHAMED ZIYAD AL JABARI, Association de l’amitié palestino-sahraouie, a souligné que la persistance de l’impasse risquait de créer de nouveaux troubles dans le monde arabe, après des années d’instabilité et de conséquences économiques négatives sur toute la région. Les plus grands perdants de cette situation sont toujours les Sahraouis eux-mêmes, a-t-il dit, estimant que l’autonomie proposée par le Maroc pourrait mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de 35 ans. Il a en outre estimé que « le Front Polisario est une organisation totalitaire qui ne défend pas la liberté des Sahraouis ».
Source: Assemblée Générale de l'ONU/ Doc : CPSD/480 du 5/10/2011