miércoles, 26 de octubre de 2011

Enlèvement des trois Européens à Tindouf, la responsabilité de l'Algérie




Trois jours après le kidnapping  de trois coopérants européens – deux Espagnols et une Italienne – dans un camp sahraoui de Tindouf, la pression s’accentue sur Alger et le Front Polisario. Ce mardi 25 octobre, une source des services de sécurité maliens a mis en cause la « filiale sahraouie » d’Al‑Qaïda au Maghreb islamique dans ce rapt. Les « otages européens sont prisonniers d'Aqmi et de sa filiale sahraouie. Ils ont été localisés puis suivis par des éléments sahraouis qui ont mené l'opération d'enlèvement avec des complices d'Aqmi », a précisé cette source à l’agence française AFP. 
Cette accusation intervient au lendemain de la déclaration d’un ministre malien qui a démenti la présence des otages et de leurs ravisseurs au nord du Mali. Il a démenti ainsi les déclarations faites dès dimanche par les responsables sahraouis. Ces derniers avaient mis en cause un groupe de ravisseurs venu de ce pays. « On nous fait un mauvais procès. Qu'on nous dise où sont les otages sur notre territoire », ont précisé des sources de sécurité maliennes citées par l’AFP.
Ce démenti malien et l’allusion à l’existence d’une branche sahraouie d’Aqmi va conforter le Maroc. Depuis maintenant plusieurs mois, Rabat accuse régulièrement le Front Polisario d’être lié à Aqmi. Pour Rabat, cette prise d’otage est en effet la preuve que ces accusations sont fondées. Les trois otages européens ont été enlevés dimanche à Hassi Rabuni, qui abrite le siège du gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), près de Tindouf. Les connaisseurs de la région sont formels : les preneurs d’otages n’ont pas pu agir sans des complicités. Cette prise d’otage est pour Rabat la preuve que le Front Polisario n’est pas en mesure de gérer un pays aussi vaste que le Sahara occidental en montrant qu’il peine déjà à assurer la sécurité dans un camp de réfugiés.

La responsabilité de l’Algérie 

Mais Rabat ne se contente de charger les responsables du Front Polisario. Ce mardi, le ministre marocain des Affaires étrangères a clairement mis en cause la responsabilité de l’Algérie dans cet enlèvement. « Il s'agit de la responsabilité d'un État et c'est l'Algérie qui en est le premier responsable », a déclaré Taib Fassi Fihri lors d’un point de presse avec son homologue espagnole à Rabat. «  Le Maroc condamne cela d'autant plus qu'il s'agit de citoyens de pays amis », a‑t‑il précisé, tout en appelant à « une véritable coopération régionale qui ne soit pas limitée à quelques pays seulement » pour contrer les menaces d'Al‑Qaïda. Le Maroc n’a en effet pas été associé aux différentes réunions sur la sécurité au Sahel. Les rencontres se sont limitées aux « pays du champ » (l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie) et leurs partenaires occidentaux, l’Union européenne et les États‑Unis.
Pour Alger, cette prise d’otages survient au moment où le président malien effectue une visite officielle en Algérie pour évoquer la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Alger souhaite garder son leadership dans la lutte contre le terrorisme dans la région et s’oppose à toute ingérence étrangère. Mais le dernier enlèvement s’est produit sur son territoire, dans une zone considérée comme étant bien protégée et surveillée.