miércoles, 30 de marzo de 2011

Le Front Polisario doit aujourd'hui sentir le soutien algérien un peu inopérant.

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Où va la diplomatie algérienne ? Au vu des derniers évènements régionaux et des prises de positions officielles de l'Algérie, on peut légitimement se poser la question. Il y a d'abord la situation en Libye. Depuis le début des violences dans ce pays, la diplomatie algérienne n'a cessé d'agir telle une girouette en fonction des vents. Gênée aux entournures par la vague de « révolutions » dans les pays arabes, elle a d'abord été très timide dans ses réactions, se contenant d'appeler à la fin des affrontements entre le clan Kadhafi et les insurgés. Puis, l'Algérie a semblé hésiter sur la conduite à tenir au sein de la ligue arabe concernant la zone d'exclusion aérienne. Un coup de téléphone entre le vice-président américain et le Premier ministre Ahmed Ouyahia et le pays soutiendrait la position de la coalition internationale. Tout au moins, ne conteste‑t‑il plus aussi publiquement la position adoptée par les Occidentaux.
Quelques jours plus tard, le ministre des Affaires étrangères russe vient en visite officielle à Alger. La Russie, farouchement opposée à toute intervention en Libye, a‑t‑elle avancé de nouveaux arguments plus convaincants ? En tout cas, Mourad Medelci avance des positions on ne peut plus fermes sur le sujet. Il appelle à la « cessation immédiate des hostilités » et affirme que les frappes étrangères sont « une chance de plus que nous donnons aux terroristes ».
Au final, on ne sait plus très bien ce que pensent vraiment nos responsables de la situation et surtout sur quels critères ils établissent leurs positions. Avec ces volte‑faces, la diplomatie algérienne s'est montrée faible, ou pour le moins peu sûre d'elle, réduisant pour le coup toute influence possible sur ce dossier, voire, et c'est cela qui est le plus inquiétant, sur d'autres dossiers à venir.
Autre faiblesse inquiétante, celle concernant le Sahara Occidental. Les États‑Unis, qui traditionnellement s'impliquent peu sur cette question, ont infligé un camouflet à l'Algérie. « Nous croyons que le plan d'autonomie marocain est sérieux, réaliste et crédible », a ainsi déclaré hier la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton. Cette sortie révèle l'échec de l'Algérie à rallier ses partenaires à ses thèses sur ce dossier. Pourtant les Américains affirment sans cesse que l'Algérie est un partenaire privilégié dans la lutte anti‑terroriste et ont félicité le gouvernement pour les récentes mesures politiques prises dans le pays. Mais Rabat semble avoir davantage satisfait l'influente Amérique. Déjà soutenu par la France et dans une moindre mesure par l'Espagne, le Maroc vient encore de gagner un allié de choix. Le Sahara occidental est pourtant, selon les déclarations des responsables algériens, l'un des dossiers internationaux les plus importants avec le conflit israélo‑palestinien. Le Front Polisario doit aujourd'hui sentir le soutien algérien un peu inopérant.